Beyerdynamic dt 990 pro

A la recherche d’un casque d’écoute de monitoring polyvalent qui m’offre un moyen sûr de pouvoir mixer (hors écoute via mes enceintes de monitoring, les Fostex PM05 MkII), le Beyerdynamic dt 990 pro revenait maintes fois dans mes requêtes réelles et virtuelles sur le web de l’internet informatique. Et pour plusieurs bonnes raisons : après des tests d’écoute comparée (Sennheiser HD 650, Beyerdynamic dt 880 pro, Audio Technica ATH-A900X et AKG K271 mkII entre autres), c’est pour moi celui qui est sorti du lot, pour sa polyvalence justement, sur tous les terrains musicaux (Dub, Rock, Folk, Metal, Pop…), et pour son prix également (environ 140€).
Je n’ai eu qu’une brève hésitation entre le dt 880 pro et le dt 990 pro. C’est le morceau « Bullet in the head » de Rage against the machine qui a départagé les deux casques (tous deux de très bonne qualité – d’où l’hésitation), et je vais tout-de-suite rentrer dans les détails des raisons de mon choix.

Après plus d’une heure d’écoute sur certains de mes morceaux de référence, passant par les classiques, le classique et d’autres essais phoniques, je suis bluffé par la précision chirurgicale du Beyerdynamic dt 990 pro.
Tout d’abord, et pour dissiper tout doute, je pense qu’il est nécessaire de se faire sa propre idée en écoutant les casques et les enceintes qu’on utilisera dans son travail quotidien. Plusieurs boutiques le proposent, et se passer de ce test serait comme choisir un papier peint destiné à recouvrir l’intégralité de ses murs dans le noir.

Les autres casques cités plus haut font certainement le bonheur de beaucoup de musiciens, d’arrangeurs et de producteurs, mais pour moi, le dt 990 ne vole pas sa réputation (on le compare aisément au HD 650 de Sennheiser, et au AKG K701 – mais je n’ai pas eu l’occasion de tester ce dernier).

Au début, la présence d’aigus ultra définis peut surprendre (j’ai même fait la moue une fois posé dans mon studio et pendant mes premières écoutes « at home », même si je sais d’expérience qu’il faut plusieurs heures d’écoute pour « rôder » le matériel (Beyerdynamic indique 400 heures pour atteindre le potentiel niveau de la mort-qui-tue par son confort.
Mais une fois qu’on passe les morceaux un par un, qu’on y revient, qu’on s’y installe un peu (oui, il faut tenir compte du principe selon lequel aucun casque ne sonne pareil – à partir d’un certain prix, du moins d’une certaine qualité de fabrication), on ne peut que s’étonner de la qualité de la couverture du spectre sonore.

En tant qu’hédoniste, j’ai eu du mal à me convaincre qu’il serait utile (pour moi) de se diriger vers les autres casques qui me semblaient soit plus « boxy » soit plus « muddy » comme on dit dans l’métier 🙂
J’ai donc privilégié le côté très fidèle du dt 990 pro (pour moi moins « hi-fi » que le 880, et meilleur dans son rapport avec la restitution de l’espace), faisant apparaître des détails qu’il semblait plus difficile de capter avec par exemple le HD 650.
Cela dit, il faut prendre en compte les raisons pour lesquelles Beyerdynamic propose 3 casques : le dt 770 pro, le dt 880 pro et le dt 990 pro.
Vous aurez remarqué l’incrémentation des numéros, la marque ne les a pas nommés ainsi par hasard.
Leur descriptif à cet égard est clair et annonce le parti-pris : chaque casque est pensé pour vous accompagner dans trois étapes de production :

DT 770 PRO : Casque fermé (Studio, Scène)
DT 880 PRO : Casque semi-fermé (Monitoring)
DT 990 PRO : Casque ouvert (Écoute critique, Mastering)

Il faut également prendre en compte les questions d’impédance, chaque casque étant pourvu de 3 impédances : 32 Ohms, 80 Ohms et 250 Ohms, chacune d’entre elles étant pensée pour une utilisation spécifique.
Plus l’impédance est importante, moins le volume de sortie est fort. Ceci vous permettra donc de choisir l’impédance en fonction de vos besoins.
Par exemple, un batteur favorisera un casque DT 770 PRO 32 Ohms pour ses prises, alors qu’un chanteur, ou un guitariste pourra utiliser un DT 770 PRO 80 Ohms.
Si vous ne bénéficiez pas d’un ampli casque (votre carte son suffit peut-être si elle est pourvue d’un potentiomètre de volume), vous n’obtiendrez donc pas un son puissant en favorisant la version 250 Ohms du casque.

Des basses profondes, définies depuis les bas mediums jusqu’aux tréfonds des infra (je projette), aux mediums suffisamment neutres pour faire sourire d’un petit bonheur sympathique, jusqu’aux aigus qui ouvrent littéralement l’écoute – et participent peut-être aussi à la spatialisation très très convaincante du casque, le spectre est bien mis en valeur, et permet de se concentrer précisément sur chaque fréquence, donnant de la place à chaque instrument pour se concentrer sur son écoute (et sa correction le cas échéant).
C’est d’ailleurs, dans les dernières secondes de mon écoute comparative entre le dt 800 pro et le dt 990 pro, la spatialisation du 990 qui m’a convaincu et poussé à l’acte d’achat (spéciale dédicace marketing à ce terme tout-prêt bien pourri mais si vrai).

Sur la tête, le casque est léger et agréable ; il ne serre pas trop et ses coussins façon velours sont doux et agréables (plus que le simili-cuir de mon ancien Shure SRH 750 DJ).
A noter également : LE CASQUE EST OUVERT, ce qui veut dire que vous ne pourrez pas travailler dans n’importe quelle pièce, en open space à côté de quelqu’un par exemple, ce n’est pas envisageable (on entend très bien le son qui émerge du casque).
On entend correctement ce qui se passe à l’extérieur, ce qui renforce encore l’importance de travailler dans un environnement calme (évitez les bruits externes parasites de type ventilateur d’ordinateur qui viendront troubler votre écoute).

Dans ma liste d’écoute, à titre indicatif (en FLAC, en WAV et… en MP3 – je sais que je serai fustigé pour ce blasphème si on m’attrape, mais j’ai quand même vérifié qu’on soit sur du 320kbps VBR), voici les références que j’ai écoutées après avoir déballé mon casque tout neuf (une petite joie à chaque fois, j’ai l’impression que c’est Noël) :

• The Beatles – Hey Jude
• The Beatles – Come together
• The Beatles – Somethig
• The Beatles – Here comes the sun
• The Beatles – Because
• The Beatles – You never give me your money
• Ennio Morricone – The crisis (tiré du film The legend of 1900)
• Great Lake Swimmers – Your rocky spine
• Jose Gonzalez – Step Out
• Jose Gonzalez – Stay alive
• Rogue Wave – Lake Michigan
• The paperkites – Featherstone
• Fionn Reagan – Abacus
• Jeremy Messersmith – A girl, a boy and a graveyard
• Richard Staruss – Ainsi parlait Zarathoustra
• Carl Orff – Carmina Burana
• Bedrich Smetana – La Moldau
• Sergei Prokofiev – Romeo et Juliette
• Jacques Offenbach – Les contes d’Hoffmann
• Awolnation – Sail
• Delta Spirit – Yamaha
• The Avener – Fade out lines
• Tom Holkenborg aka Junkie XL – Marathon (tiré du film 300 : Rise of an Empire)
• Ramin Djawadi – Pacific Rim (tiré du film Pacific Rim)
• The Shoes – Drifted
• Thomas Newman & Adele – Skyfall (tiré du film Skyfall)
• Daft Punk – Digital Love
• Ed Sheeran – One
• Foo Fighters – Someting for nothing
• War from a Harlots Mouth – How To Disconnect From Your Social Surrounding In Half An Hour
• Gojira – L’Enfant Sauvage
• Metallica – Sad but true
• Metallica – Don’t tread on me
• Nirvana – In Bloom
• Rage against the machine – Wake up (Nirvana et Rage against the machine ayant enregistré à Sound City, je ne pouvais pas passer à côté 🙂
• Massive Attack – Angel
• Massive Attack – Paradise Circus

 
Vous retrouverez sur des sites spécialisés des tas de schémas avec des courbes et des grilles qui permettent de « voir le son », mais en ce qui me concerne et même si j’ai arpenté ces derniers avec grand intérêt pour me faire mon idée un peu aussi quand même, je reste convaincu que l’écoute est tout ce qu’il y a de vrai pour se décider.
Du coup, je vous encourage, si vous êtes en quête d’un casque de monitoring cool pour moins de 200€ à jeter une oreille à celui-ci, et à faire une écoute comparative.

Pour vous éviter tout-de-même de chercher trop loin :

Spécifications techniques

▪ Type de transducteur : Dynamique
▪ Type de casque : Ouvert
▪ Bande passante : 5 – 35,000 Hz
▪ Impédance nominale : 250 Ω / system
▪ Pression sonore nominale à 1 kHz : 96 dB SPL à 1 mW = 0,5 V à 250 Ohms
▪ Nominal T.H.D : < 0.2% ▪ Charge nominale efficace : 100 mW
▪ Poids (sans câble) : 250 g
▪ Pression du serre-tête : 3.5 N
▪ Longueur et type de câble : 3 m, Câble torsadé
▪ Connexion : Mini jack stéréo (3.5 mm) plaqué or et adaptateur jack 1/4″ (6.35 mm) plaqué or
▪ Accessoires : Pochette légère de transport (n’espérez pas protéger votre casque d’autre chose que de la poussière avec ladite pochette, ce qui est déjà pas mal)

 
J’ajoute enfin que, pour avoir parlé de ce sujet avec moult acteurs du son, et pour avoir échangé pas mal et lu à ce propos, la question du mixage au casque OU aux enceintes est pour moi aujourd’hui aussi futile que le débat mac ou pc.
Je ne suis pas partisan du privilège d’un moyen ou de l’autre, mais suis persuadé que les deux sont complémentaires.

D’une part, en effet, les gens actuels du jour d’aujourd’hui dans le monde qui est le nôtre maintenant écoutent la musique sur des casques offrant de plus en plus de qualité d’écoute (même si pour les puristes dont je rejoins parfois l’avis, les casques « grand public » même chers ne sont pas toujours d’une qualité inébranlable), en tout cas, ils profitent des descendants du walkman et se font les témoins quotidiens de la musique nomade, et même si on trouve de moins en moins d’audiophiles, il reste tout-de-même un public qui s’équipe avec du matériel d’écoute « de salon », enceintes diverses et amplis variés.

Pour mon travail, je suis donc partisan des écoutes multiples, sachant que, à l’instar de la vidéo, le rendu sera toujours différent de ce qu’on aura entendu sur nos enceintes de monitoring et nos petits casques voués à la même mission.

J’espère que cet article vous aura été utile ou qu’à défaut il vous aura convaincu de faire vos propres tests.

See you soon hopefully 😉

FL Studio 12
Guitare 12 cordes Seagull coastline S12 Cedar